La révolution ne s'est pas faite en un jour et de certitudes en balbutiements, la république, lentement, gagne ses galons et trouve ses repères. A Istambul, depuis ce week-end, elles frappent le cul des casseroles, font tinter couteaux et fourchettes et réclament la démission d'Erdogan. Pour les femmes d'Istambul, je publie ce poème signé Victor Hugo, lui qui fut contre le despotisme l'infatigable vigie, lui qui savait dénoncer les dérives réactionnaires des temps post révolutionnaires. Aux femmes Quand tout se fait petit, femmes, vous restez grandes. En vain, aux murs sanglants accrochant des guirlandes, Ils ont ouvert le bal et la danse ; ô nos soeurs, Devant ces scélérats transformés en valseurs Vous haussez, — châtiment ! — vos charmantes épaules. Votre divin sourire extermine ces drôles. En vain leur frac brodé scintille ; en vain, brigands, Pour vous plaire ils ont mis à leurs griffes des gants, Et de leur vil tricorne ...