100 000 morts et deux millions de réfugiés. La froideur des chiffres n'aura pas suffi et malgré l'horreur répétée, mois après mois, par le HCR, Human Rights Watch et nombre d'observateurs, la guerre s'est poursuivie en Syrie, sous le regard plus ou moins appuyé des médias qui égrenaient jour après jour, le nombre de morts. Nous étions là, impuissants, devant nos écrans, nos pages imprimées et nos postes de radio et nous avons plus souvent qu'à notre tour étouffé un cri d'effroi, la main plaquée sur nos bouches inutiles, appelant de nos vœux que quelque chose - enfin ! - mette fin au conflit. Puis l'horreur absolue de l'innocence assassinée nous a sauté dessus. Nous le savions bien sûr, on s'en doutait, mais quand nos yeux nettoyés ont croisé le regard éteint des enfants gazés, il devint impossible de regarder ailleurs : des centaines de gosses, morts, froidement, sans une goutte de sang. Une mort incolore et inodore… Gazés, vous dis-je ! ...