Happés par les flots
Ils sont kurdes, iraniens, irakiens, mais aussi Afghans… venus d'Asie.
Contraints de migrer hors de leurs frontières.
La terre promise s'appelle Australie : l'agriculture y a besoin de main-d'œuvre dit-on.
Le voyage est long, coûteux, extrêmement risqué.
A terre d'abord, parce que la traversée maritime doit être aussi courte que possible.
Alors, ils parcourent à pieds, en wagons à bestiaux, en camion sous des bâches, etc. des milliers de kilomètres : Iran, Pakistan, Inde, Bangladesh, Birmanie, Malaisie, Indonésie.
Puis encore quelques milliers de miles marins sur des bateaux vermoulus, des rafiots surchargés, des barcasses à sombrer.
Et ils sombrent. Pas toujours. Parfois.
Ce matin à nouveau, une embarcation surchargée, vétuste, a fait naufrage au large de l'ile de Christmas. Les secours ont pu sauver 123 personnes. Les passagers, demandeurs d'asile, étaient sans doute plus nombreux. 150 peut-être.
Il y a moins d'une semaine, au large de ce même minuscule bout de terre perdu dans l'Océan indien, un autre naufrage de migrants afghans au bilan effroyable : 110 survivants, à peine plus de la moitié des passagers, 17 corps repêchés et au moins 70 portés disparus.
En 2010, plus de 6 500 demandeurs d'asile qui avaient embarqué en Indonésie ont demandé l'asile politique à l'Australie. Ils sont chaque année plus nombreux et deviennent sur l'ile-continent un enjeu politique de poids. Ceux qui survivront ne seront pas vraiment les bienvenus arrivés à bon port.
Souvent, on se dit que le temps va vite, que les choses changent trop rapidement.
Il en est qui n'avancent guère : quand Sartre et Aron étaient venus à l'Elysée plaider la cause des boat people vietnamiens (200 à 250 000 morts), nous étions en 1979 !
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