Consternante consternation
Etonnants paradoxes.
Le 11 janvier, nous étions des centaines de milliers, ici et
ailleurs, à défendre d’une apparente même voix la liberté d’expression. Quinze
jours plus tard, nous sommes nombreux à nous interroger sur la question des
limites à la liberté d’expression : limites d’offense, limites de
calomnie, limites de mensonge… et que sais-je encore ?
En ce domaine, il me semble, point ne faut de limites et je
revendique le droit absolu de dire des conneries, l’entière liberté de me
gausser, de caricaturer, de dénoncer… et même parfois de n’être ni potiche, ni
idiote… et parfois si !
Cela ne m’empêche pas de penser que certains feraient mieux
de se taire.
En tête de ceux-là, l’ex-Président Nicolas Sarkozy,
destructeur de services publics, étrangleur des associations de terrain,
nihiliste de l’éducation, adepte du nettoyage au karcher et grand bâtisseur du
bouclier fiscal.
Parce que, voyez-vous monsieur l’ex-président de “presque
feu la république”, s’il en est un qui n’était pas légitime pour être
« consterné » par le vocable d’apartheid employé par Manuel Vals,
c’est bien vous… à cause du bouclier fiscal, à cause de l’éducation nationale,
à cause des services publics et à cause du karcher… Bref, à cause du zèle qui
fut le vôtre pour aggraver encore la ghettoïsation de certaines de nos
banlieues (pas la vôtre, faut-il le préciser ?).
Dans une veine similaire, Monsieur Sarkozy, vous nous avez
dans cette même allocution pris pour des imbéciles. Vous l’avez fait
notamment en invitant les forces de l’ordre à quelques heures supplémentaires
alors même que justement, celles qui sont affectées à la lutte contre le
terrorisme doivent avoir 10 bras et 12 jambes pour remplir leur mission.
Et quand je pense à vos simagrées pour être sur les photos
lors de la Grande manif, je ne peux que
me souvenir des efforts que vous avez déployés pour entraver la liberté de la
presse et l’autonomie de la justice.
Permettez que je ricane à vous voir enfiler votre bonnet
phrygien au bras de votre épouse.
Finalement, c’est nous qui sommes consternés. Consternés
jusqu’à frôler, à nouveau, la sidération.
Parce que vous n’êtes pas seul dans vos mensonges :
volte-faces, chiffres erronés, reniements et contre-vérités deviennent le lot
commun des discours politiques et je ne parle même pas des fioles brandies à
l’ONU pour justifier une guerre inepte, celle d’Irak.
Consternés jusqu’à l’effroi — j’insiste — parce
qu’aujourd’hui, dans toutes les tranches d’âge, il en est pour donner crédit
aux thèses complotistes. Ce fut le cas après la mort de centaines d’enfants
gazés par Bachar ; c’est encore le cas concernant les attentats de
Charlie.
Mais comment voulez-vous démêler le vrai du faux dans
ce fatras de mensonges ?
Or, c’est très grave : pendant qu’ici on se chamaille
pour ramasser les os des cadavres de Charlie, des enfants dorment dans la rue…
et au nord du Nigeria, un califat de barbares est en train de grandir.
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