Un été avec Ovide et Char


Étude pour les Métamorphoses d'Ovide. Livre I - 1-25. Encres sur papier 300g. 18x26cm



Étrange coïncidence : il a fallu qu’à la veille de retrouver René Char au milieu du jardin de Coste-Belle, je rencontre à nouveau Ovide. 
J’avais déjà croisé, ensemble, ces deux poètes séparés de 2000 ans, et pourtant voisins en poésie. 
C’était déjà à Coste-Belle… 

Toujours est-il qu'il y a quelques mois, Anne Brissier m’avait conseillé la traduction des Métamorphoses par Marie Cosnay, parues aux éditions de l’Ogre. Comédienne, Anne travaillait une lecture de cet immense poème et était sous le charme de cette “redécouverte”. Elle m’avait même lâché, comme ça, avec sa voix qui n’est qu’à elle : «ce serait chouette si on travaillait ce texte toutes les deux !». 

J’avais quelque part écrit dans un coin de ma tête qu'il faudrait qu'un jour, je dessine les Métamorphoses. Ma pétillante belle-mère aussi me l’avait soufflé à l’oreille. 

(…)

Alors, quand j’eus bouclé les travaux de fin d’année scolaire, quand  la poésie de mon jardin de montagne commença à me titiller sérieusement à l'approche des vacances, j’ai replongé dans le poème ("de la mer") d’Ovide. Dans cette traduction délicieuse, précisément… 

… Mes encres fines en sont sorties de leur boîte !

Cet été, dans l’atelier en plein air, à côté de mes totems, je dessinerai les saisons de mes amants chariens, mais je leur raconterai aussi le « poème sans fin » que les dieux ont fait courir sous la plume d’Ovide. Je crois bien que ça va leur plaire, parce que, ce matin, j’ai lu dans les annexes des Correspondances de Camus et de Char 1946-1959 (folio), ce petit passage de la préface à l’édition allemande des Poésies de René Char, écrite par Albert Camus en 1959.

« [La poésie de René Char] flambait, comme ces grands feux d’herbes qui, dans le pays du poète, parfument le vent et engraissent la terre. Nous respirions enfin. Le mystère naturel, les eaux vives, la lumière faisaient irruption dans la chambre où la poésie s’enchantait jusqu’alors d’ombres et d’échos. On peut parler ici de révolution poétique.
Mais j’admirerais moins la nouveauté de cette poésie si son inspiration, en même temps, n’était à ce point ancienne. »

Bel été à tous !



Etude pour les Métamorphose d'Ovide. Livre I - 26-66. Encres sur papier 300g. 18x26cm

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