Coronavirage 2&3 - Merci aux soignants


Depuis deux jours, à 20h, les voisins ouvrent leur fenêtres et applaudissent à tout rompre en hommage aux soignants. C'est le moment de solidarité de la journée et il fait un bien fou: nous avons tellement besoin de nous serrer les coudes.

Ca fait un bien fou aussi à mon mari, médecin dans une clinique du 93 et qui a sorti hier, les larmes aux yeux, casserole et cuillère en bois pour remercier, lui aussi, les soignants: ceux avec lesquels il travaille chaque jour et qu'on ne traite pas du tout comme des héros, mais comme de la chair à canon.
Parce qu'il est horrifié de voir tant de soignants sans masque, et plus encore d'apprendre que 5000 masques sont stockés à la pharmacie de la clinique parce qu'on craint d'en manquer dans quinze jours… Dans quinze jours… 

Dans quinze jours, combien d'aides-soignants, d'infirmiers et de médecins seront contaminés… combien de patients auront-ils contaminés ? 
Pardon, mais je peine à comprendre la pertinence épidémiologique de cette stratégie… À quoi vont servir ces 5000 masques quand les médecins seront chez eux, fiévreux ? 
Hier, deux soignants de cette clinique sont partis en réanimation. A cause d'une logique comptable du stock… Moi, quand mon mari rentre du boulot, j'ai l'impression d'être confinée dans la gueule du loup.

À Mulhouse, les soignants doivent faire le tri, choisir qui aura le respirateur et qui va mourir. Ce sera pareil à Paris si l'on ne parvient pas ralentir le rythme de contaminations (on en est loin !). Comment pourront-ils ne pas craquer, épuisés, maltraités, malades et soumis à de tels choix cornéliens ? Combien de temps supporteront-ils de voir des malades décompenser en une nuit, les deux poumons marbrés de plaques blanches sur les images du scanner ? Des malades de plus en plus nombreux, parce que les gens se baladent en front de mer comme s'ils étaient en villégiature et que des cadres hospitaliers se comportent comme des ânes. 
Des malades dont nous serons peut-être. Les soignants auront-ils les moyens de nous permettre d'y survivre ?
En 24h, près de 500 personnes sont mortes en Italie, où l'on manque de masques et de respirateurs. Je ne me souviens pas de tels chiffres lorsque l'on faisait, en 2012, le décompte quotidien des morts en Syrie.

Restez chez vous et laissez les masques aux soignants ! On a tous besoin de respirer et pas du tout envie d'y passer.




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