Dead flowers


Je pense souvent à ce poème de Victor Hugo "Parfois je me sens pris d'horreur" où le poète égrenne les malheurs du monde et en souffre, avant de terminer — rassurant — par ce vers : "le parfum d'une rose et je suis apaisé."

J'y pense souvent mais dans le rose enjoué de cette toile* que je viens d'achever, la fleur est triste, couleur de béton. 

Combien de printemps demeureront quand il n'y aura plus d'abeilles, quand les arbres coupés et les climatisations auront fait exploser les thermomètres ? Les fleurs seront-elles toutes couleur de pierre ou faites de métal enduit comme les tulipes de Koons dans lesquelles on se mire dédoublés ?

Hélas Pablo,  quand tu écrivais "Ils pourront couper toutes les fleurs, ils n'empêcheront jamais le printemps", tu te trompais : on peut aussi empêcher les printemps. 

Cette année, le printemps est un été avant même que d'avoir commencé. 19 enfants sont morts cette nuit et combien depuis des mois en Ukraine ? 

J'ai le bourdon.


*Dead flowers. Technique mixte sur et sous toile (passe-muraille©), 93x93cm, 2022

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