Les dinosaures de Coste Belle
Juste avant que les vacances commencent, la presse se faisait l'écho d'une étude récente pour le moins alarmante sur la disparition ultra rapide des insectes.
On le sait tous, n'est-ce pas ? Les jeunes générations n'ont pas connu les pare-brises maculés de petites tâches collantes : des insectes par centaines qui venaient s'écraser sous nos yeux pendant qu'on roulait. Ah ! on en a usé des raclettes à frotter comme des malades pour tenter de décoller les minuscules bestioles aplaties dans leur propre sang.
En arrivant dans mes montagnes, dans mon jardin ensauvagé en lisière de forêt, là où la neige fondait trop tôt, là où quelques mouches sortaient toutes engourdies de l'hiver, j'ai pensé à tous ces oiseaux que j'aime tant et qui bientôt n'auraient plus rien à bouffer…
Les oiseaux, derniers spécimens du genre dinosauria, les seuls à avoir survécu à la gigantesque extinction de masse d'il y a 65 millions d'années, et dont nous sonnons le glas tout tranquillement, sans ciller… Don't look up!
Alors dans mon jardin, j'ai dessiné tous ceux que j'entendais. Tous sauf un que je n'ai pu identifier qu'à mon retour et à force de recherches, la chevêchette, petite chouette plutôt diurne qui chantait au crépuscule et que je croquerai bientôt avec mes encres et mes crayons.
D'abord, j'ai dessiné les plus proches, ceux qui râlent de ma présence en ce lieu parce que c'est chez eux plus souvent que chez moi : mésanges charbonnières et merle noir.
Et puis tous les autres, vus ou entendus : le geai au chant aussi peu harmonieux que son plumage est beau, le verdier d'Europe ; la minuscule mésange à longue queue, à peine plus grande qu'un gros papillon, la sittelle torchepot, et puis le pic épeiche qui tape et tape dans la forêt voisine, aménageant des trous que squatte volontiers la petite chevêchette.
J’adore ♥️ celine
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