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Affichage des articles du avril, 2016

La nuit, je veille

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J'aime les heures secrètes qui précèdent l'aurore. Peut-être me rappellent-elles des départs à la nuit, en montagne, quand j'étais petite ou jeune fille.  Toujours est-il que je m'obstine à me réveiller chaque nuit pour ne pas les manquer. Les yeux ouverts — en un clic semble-t-il — j'écoute s'effacer les derniers bruits de la nuit: ceux qui jaillissent encore de mes rêves écourtés et ceux, de plus en plus précis, qui viennent du dehors. Je guette dans l'encre les sons menus qui font comme des touches colorées sur du noir. Cette nuit, les sirènes trop nombreuses racontaient la tension dans les rues de Paris et je pensais aux minots qui couraient après la Nuit debout.  Puis le silence s'est fait et dans mon entre-deux de conscience, je les ai oubliés. Parce que c'est l'heure où les muses m'assaillent. Juste là, quand il faudrait dormir!  Je crois qu'alors, mes rêves s'entrecroisent avec mes bilans vaporeux des journée

"Get on the boat, people"

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Triste journée que celle d'hier. Elle avait fort mal commencé avec le rappel de la date du jour, une sale date, le 21 avril.  Elle avait surtout immédiatement empiré, implacable, avec le récit des survivants: ceux qui venaient de voir périr 500 des leurs en Méditerranée.  Les beaux jours revenaient et avec le printemps, les noyades  allaient reprendre   en hécatombes. Eros et Thanatos en ordre de bataille. Rien de neuf, en fait. Ouch !  Triste journée que celle d'hier. Puis vint, le début de la soirée, cette heure où l'on s'arrête avec un livre ou le journal, un verre à la main, en poussant un soupir de soulagement pour marquer la fin de la course.  C'est là, précisément, que le coup de grâce est tombé : Prince est mort ! Ouch ! Comme beaucoup, j'ai commencé par fredonner : "Sometimes it snows in april Sometimes I feel so bad, so bad. Sometimes I wish that life will never ending…" Parce que je ne saurais pas vous dire combien j&#