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Affichage des articles du novembre, 2015

Nous sommes vivants !

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"Dream… when you're feeling blue… dream…" , chante Etta James de sa voix phénoménale.  Je savoure une bière fraîche et mousseuse en essuyant d'un doigt la fine moustache d'écume dessinée sur ma bouche. Je renonce aux gros titres de mon journal et leur préfère l'évasion des lignes sobres de mon bouquin. Je viens de passer une heure en ballade parisienne avec mes deux filles et j'attends l'homme que j'aime. Voilà. C'est simple comme une soirée en liberté : infiniment précieux. Je sais qu'au fond, je ne veux défendre que cela : la musique et son universalité,  les livres, les spectacles et la création ;  la quiétude d'une pause, la richesse d'un moment partagé ;  l'amour des siens et l'amour des autres…  Je veux juste des vies qui cherchent à se nourrir des autres et de leur culture, des vies au verbe haut, aimant autant l'esprit que chacun des cinq sens, des vies libres…  Je veux que le monde s'enrichiss

Paris encore debout !

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©Combo. Paris encore debout Aujourd'hui ce n'est pas moi qui dessine, parce que ce matin, c'était juste un pur bonheur de croiser les types de Combo entre deux écoles de mon quartier à 200m du Bataclan. Merci Combo pour ce coup de boost en allant travailler. Merci pour les échanges que ces trois capitaines de la joie de vivre ont suscité entre les habitants d'ici. Bonne journée Combo, bonne journée à tous les Parisiens et bonne journée à tous les habitants de cette planète complètement dingue. Je crois que maintenant, avec l'aide de Dionysos et des petits bonheurs de cette ville, je vais pouvoir me remettre sérieusement au travail et finir de préparer ma prochaine expo de début décembre, la dernière à l'atelier… A bientôt. Plus d'infos sur Combo Site web Sur Tumblr Combo, engagé, Combo agressé

Dionysos contre les terroristes

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Quelques rayons de soleil posés délicatement sur les chapeaux de cheminées parsèment les toits de lumières scintillantes. D'une fenêtre voisine s'échappent quelques notes un peu soul . Sur le brouhaha des voitures du boulevard, tintent les rires des minots de l'école du quartier : la vie reprend doucement aux abords du Bataclan. Ce matin pourtant, quand le réveil a sonné, nous étions déjà en plein drame et la radio débitait - frénétique ! - les nouvelles de l'assaut de Saint-Denis. Je ne sais pas si c'est le vent du regain qui passait entre les velux. Je ne sais pas si c'est la petite heure d'insomnie (la nuit porte conseil), mais je vous jure que j'ai souri en entendant les infos. J'ai même failli éclater de rire. Parce que les habitants de Saint-Denis s'appellent les Dionysiens. Parce que Dionysos est le dieu du vin et de ses excès, de la fête, du théâtre et de la tragédie.  Parce que mon esprit d'escalier s'était r

J'peux pas

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J’habite un quartier merveilleux ! Un quartier plein de gosses, plein de jeunes. Un quartier plein d’écoles, de petits appartements accessibles pour loger des étudiants. Un quartier où tu peux manger dans tous les pays, à toutes les heures. Un quartier où l’on grandit sans se poser la question de savoir quelle est la couleur de ta peau parce que la question ne s’est jamais posée depuis ta naissance. Un quartier où des jeunes filles portant foulard rentrent du lycée avec leurs potes en mini-jupes en riant comment rient les jeunes filles. Un quartier où l’on prend de vos nouvelles, où l’on se dit salut sans façon entre voisins, où l’on se retrouve après le marché au bistrot du coin pour un café ou pour une bière. Un quartier où l’on s’appelle Charles, Louise, Mehdi, Faïza, Aboubakar, Fatou, Chen, Adjit, Alfredo, Miguel, Hanz, Olga… Un quartier où tu prends toujours la précaution de savoir si les copains de tes gosses qui viennent dormir « mangent de tout » par

Des verres en terrasse et les cheveux au vent !

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C'était une soirée parisienne un peu grise mais encore assez douce. Soirée d'automne clément. J'étais allée voir et écouter à l'Odéon, Angélica Liddell nous envoyer à la gueule le désir hurlant de l'extase mystique, sa délectation devant la souffrance, le martyr, les corps écartelés… Dieu, cet absent perpétuel, "l'image manquante"… le désir frustré… et la violence inévitable. En sortant, l'une d'entre nous a relevé que le pari était risqué, que dans d'autres lieux, le spectacle aurait été annulé ou plastiqué…  Une demie-heure plus tard, nous apprenions les premiers attentats près du Canal Saint-Martin… Puis Boulevard Voltaire, en bas de chez moi… Mon quartier était bouclé. Mes coins de bitume étaient souillés de sang et j'étais sidérée. J'avais eu envie de boire une bière avec des amis et cela m'avait empêcher de me trouver devant le Bataclan à la très mauvaise heure, ce que j'aurais fait si j'étais rentrée dir

"Rhââ Lovely !", mais "what the fuck ?"

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Big bazar et cartons partout, sacs de bulles et papiers de soie, morceaux de cartons et bouts de papier, empilement de books et de merdouilles… Voilà à quoi ressemble ces jours-ci la partie basse de mon atelier.  Mais je vous fais grâce du  squatt pré-déménagement et prends quelques photos sur la partie haute, là où, petit à petit, l'accrochage de l'expo Faut que j'moove ! prend forme, avec du neuf et du moins neuf.  Côté rue, le trait filaire est déroulé en couleurs, sur grands formats le plus souvent, et petits quelques fois. De l'intime et de l'engagé, du “Rhââ Lovely !” et du “What the fuck ?”. Bref du ARySQUE, version toiles, dessins et ersatz d'installation (désolée, j'ai pas la place…). Un espace plutôt coloré où tentent de se cacher les trois structures fanées de mon totem , témoins infaillibles du temps qui passe… Sans y parvenir tout à fait. Côté cour, côté lumière, des fleurs ressuscitées, des petits cailloux qui causent, des madones

Je m'présente, je m'appelle ARySQUE

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Avant de quitter les lieux, permettez que je vous invite dans l'intimité de mon atelier, à ces moment précieux où les muses bavardent. Permettez que je vous raconte qui je suis et comment je travaille , parce que ça, je l'emporte avec moi après l'expo et que je ne suis pas sûre de vous l'avoir déjà dit. Donc. J’ai appris à peindre petite fille avec une boîte de cirage et un tube de rouge-à-lèvres, sur des planches de bois ou des galets. Depuis, je peins avec tout ; je dessine à l’encre, au crayon, à la pipette ou au feutre ; j’entortille des fils de fer, je taquine la souris, je malaxe la boue ; je travaille mes toiles par devant et par derrière, je dédouble mes papiers, etc. Mais cela ne me suffit pas : il me faut aussi écrire. Écrire encore et encore. Écrire, depuis toujours, pour le fond comme pour la forme, celle du verbe et celle de la lettre. Écrire pour raconter, pour dénoncer ; écrire aussi pour aimer. Ce qui motive mon acte créatif ? Parfo

Dernière expo à l'atelier Popincourt début décembre

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Cette fois, c'est parti pour de bon : le couvercle de ma malle, celle qui, agrémentée d'un coussin, servit de siège à nombre d'entre vous au cours de bien des portes-ouvertes, le couvercle de cette malle se referme sur mes pigments rangés, mes bocaux dûment emballés, mes bombes de vernis et de colle…  En janvier prochain, l'atelier Popincourt abritera d'autres destins : je quitte les lieux, je débarrasse le plancher, je décanille, je m'tire, j'me casse et j'emballe à tout va pinceaux et spatules, bouquins et papiers, raclettes et "petits-bouts-de-rien-pour-m'en-servir-au-besoin"…  Nom de Zeus ! Je tourne une sacrée page et quand même, ça fait tout drôle !  Exit les cheminées de Prévert qui occupent encore mon champs visuel et exit aussi mes sursauts surpris chaque fois qu'un pigeon décolle de la gouttière voisine, la chasse-d'eau qui fuit et la bière en plein soleil…  Faut que j'moooooooooooooove … mais je