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Affichage des articles du mai, 2020

À une amie

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"Dans le chaos d’une avalanche, deux pierres s’épousant au bond purent s’aimer nues  dans l’espace. L’eau de neige qui les engloutit s’étonna de leur mousse ardente". René Char Je dédies ces encres à une amie douce et tempérante comme la brise de printemps.  Je veux lui dire que je la crois capable de créer des parcelles d'éternité, même avec cette salope de faucheuse qui la prive des retrouvailles.  Ces vers-là, Neruda (ou ton aimé) aurait pu les écrire pour vous deux.  " Poussière sur le blé, et sable sur les sables l’eau errante et le temps, et le vent vagabond nous emportaient tous deux comme graine embarquée. Nous pouvions dans ce temps ne pas nous rencontrer. Et dans cette prairie où nous nous rencontrâmes, mon petit infini, nous voici à nouveau. Mais cet amour, amour, est un amour sans fin," (…) Pablo Neruda Œuvres 1 - "  Deux pierres s'épousant au bond " , Technique mixte (ba

Musarder avec les oiseaux

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Confinement (L'art est un jardin d'éphémères) . Technique mixte sur et sous toile. 50x70 cm Œuvre visible à la Galerie du Génie de la Bastille, 126 rue de Charonne, jusqu'au 31 mai 2020. F aute d'avoir eu le temps de ranger avant le confinement - et sans certitude quant à l'avenir -  j'avais empilé sur une table, l e jour de mon départ,  tout ce qui risquait d'être annulé si la crise durait. Deux mois plus tard, de retour à l'atelier tout là-haut, j'avais l'impression de me retrouver devant une stèle. Il m'a fallu quelques jours pour retrouver mes marques.  Je suis rentrée pour de bon parce que j'avais des pieds de tomate à replanter et que les pots étaient derrière la fenêtre, cette fenêtre qui ne pouvait justement pas s'ouvrir puisqu'une table-stèle lui barrait le passage.  Il ne m'a pas fallu une heure pour “ranger” les paquets emballés de bulles et retrouver le reste de mon précieux bordel : les objets que j

55 jours sans savoir

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55 jours de confinement.  Un printemps des poètes avorté et une exposition personnelle annulée . Coup d'arrêt. Aujourd'hui, comme tout le monde, je vais  essayer de me réjouir de pouvoir sortir sans attestation et de ne pas craindre de croiser la maréchaussée quand mes pas franchiront le petit kilomètre.  Mais où vais-je aller à moins de 100 km ? Dans quel monde vais-je habiter ? De ce monde-là, il me semble que je ne sais plus rien. Depuis 60 jours, je vois très peu de proches et je n’entends parler que du virus. La presse n'a plus que ce mot-là à la bouche et c’est à peine si l’on a vu passer quelques entrefilets pour nous dire que le champion des actifs pétroliers, Blackrock, allait conseiller l’UE sur les finances vertes (…?!), que le cessez-le-feu était moyennement respecté en Syrie, que les combats repartaient de plus belle en Libye ou que l’excision était enfin devenue hors-la-loi au Soudan (yesss !). On a aussi vaguement entendu des trucs au sujet de l’