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Affichage des articles du juin, 2014

Les restes-à-terre / Quitter le bitume

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Dessiner sur une tablette , c'est un geste singulier : le doigt doit glisser en douceur et l'on finit par caresser l'écran du bout des doigts. C'est doux, plaisant, simple… Mais je mesure combien cela manque de chair, d'étoffe, de grain. Il me faut malaxer, touiller, écraser, broyer… et conjuguer la finesse filaire d'un trait d'encre tracé à la plume avec d'épaisses boues granuleuses et colorées. J'aime ce jeu de contraste. J'aime surtout lâcher en liberté mes tâches de matière : elle s'éclatent sur la feuille de papier, diffusent et pénètrent, se mélangent… jouent ensemble… Je ne suis plus maître du jeu. Les muses décident à ma place et j'adore ça. Alors, quand tout ceci a bien séché, quand l'agitation des égéries s'est un peu calmée, je découpe mes grandes feuilles maculées pour disposer de petits formats tâchés. Là, je raccorde arbres et fleurs, j'installe ma forêt et la peuple d'humains légers comme

En mode estival

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Voilà que nous arrivons aux derniers jours de juin. L'année laborieuse touche à sa fin et avant que ne reprennent les travaux de Loveland , j'avoue être passée en mode estival. Depuis mon dernier séjour printanier dans mon paradis des Hautes-Alpes, je ne suis pas parvenue à rentrer et je couve patiemment la suite de Loveland, laissant libre cours à mes humeurs, mes envies. "Laisse parler tes doigts intérieurs" disait Egon Shiele et je ne peux que lui répondre "adonf ! grand maître !". J'ai donc quelques petites choses à vous dire. D'abord, j'ai découvert une appli de dessin sur Ipad il y a quelques semaines et j'en suis raide dingue. Depuis, j'ai remplacé mon verbiage facebookien par des statuts en forme de dessin… petits billets spontanés et légers dont je vous livre quelques exemples. Il y a d'abord eu les allers-retours à Coste-Belle, mon paradis des Hautes-Alpes, pour des week-ends express où l'on passe presqu'aut

Naufragés de nos rues

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Les soldes sont terminées et je retrouve peu à peu le calme de mon atelier. Les visites ont été nombreuses depuis le week-end de soldes et j'avais fort à faire pour encadrer et emballer les œuvres parties pour d'autres murs, d'autres bibliothèques. Je dis bibliothèque parce que le plus grand succès de cette dernière ouverture de mon atelier, c'est bel et bien le bouquin de mon père, un recueil que j'ai illustré et qui compte un peu plus de cinquante poèmes consacrés à l'amour, au vent, à la mer… et aux hommes. Un truc plein de tout ce que j'ai dérobé à mon père avec son consentement et qui m'ont faite créative. Extrait. Les naufragés - Marc Queyras Dans nos villes, en barques de carton, Naviguent Les marins de nulle part. Au coin des rues, En courant d'air,  Dans le chaud ou dans le froid, Ils ont posé leur navire,  Leur avenir d'un toit. Le trottoir devient berceau Quand l'alcool leur fait un lit. C