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Affichage des articles du juillet, 2012

Vacances, j'oublie rien

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  Je connais quelque part un coin de Paradis. Un jardin ensauvagé et sans clôture au milieu duquel des murs de pierres et de bois forment maison. Là, un potager attend mes soins, ici, des fleurs fanées doivent disparaître pour qu'en naissent de plus fraîches.  Ce lieu me manque. C'est quelque chose qui ressemble à une terre, un port d'attache. D'en parler, j'en respire les parfums, j'en goûte les saveurs, j'en entends les bourdonnements… presque, je plisserais les yeux dans mon atelier assombri pour ne pas être aveuglée par son soleil généreux. Il est temps que je parte ! J'ai rendez-vous avec Dame Nature. Mais, à l'heure où je pars, j'ai l'esprit inquiet. En Syrie, Bachar el Assad est encore là, toujours en possession de moyens militaires et d'appuis conséquents, à commencer par ceux de la Chine et de la Russie qui, hier encore, ont rejeté la résolution de l'ONU. Des armes chimiques s'y baladent, des quartiers ent

La dernière semaine ARySQUE

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Le n°16 de la Semaine ARySQUE est en ligne, avec quelques inédits. C'est le dernier avant les vacances, je vous invite donc à en profiter et à partager allègrement. Pour tourner les pages de la Semaine ARySQUE n°16, cliquez sur l'image.

Qu'il dégage !

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Hier, trois grands ordonnateurs de la répression syrienne sont tombés dans un attentat. Parmi eux figurait le beau-frère de Bachar el Assad.  Hier, on a dansé chez les opposants syriens jusqu'à Paris. Dans la diaspora syrienne exilée avant Bachar, du temps du père, on s'est surpris à reprendre espoir, à imaginer la libération de l'ami emprisonné depuis 25 ans, à croire qu'on pourrait retourner au pays sans risquer d'être arrêté à la descente de l'avion… revoir la tante, le frère… s'ils sont en vie.  Religieux ou laïcs, sous les bombes ou en exil, hier, l'opposition syrienne était unie dans la liesse : cet étêtage partiel du pouvoir syrien est un pas de plus vers le départ d'Assad, or s'il est un but, et peut-être le seul, vers lequel tous convergent, c'est bien celui-ci : qu'il dégage ! Certes, Bachar est encore là, sans doute en train d'orchestrer depuis un village de la côte, les opérations de représailles. Certes, on n

Le pire du pire

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La bataille de Damas a commencé. Aujourd'hui, un attentat au cœur de la capitale a causé la mort du Ministre de l'Intérieur. Qui hésiterait encore à parler de guerre civile ? Peut-être le commentateur agressif qui sur ce blog, se plaint de me lire à 6h du matin (je ne lui ai rien demandé) et me traite de "connard" parce que je m'insurge contre l'horreur syrienne en citant Neruda pour demander que soient punis "les défenseurs de ce crime". Les arguments sont toujours les mêmes : le fiasco irakien et, en Libye, l'élimination pour le moins douteuse de Khadafi. Alors quoi ? Parce que l'humain a échoué ici, il faudrait accepter en silence que soient commis ailleurs des crimes contre l'humanité ? Ne rien dire et laisser massacrer ? Mais vrai, je ne suis pas allée en Syrie, je ne suis pas allée à Tombouctou. Je n'ai pas plus souffert dans les camps de la mort de la Shoah, pas voyagé à bord des galères négrières, ni porté d

Course toujours

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De la sueur, des crampes, des effets indésirables et même des clous... Aujourd'hui, c'est repos pour les coureurs du Tour. Le temps de s'en jeter une pleine seringue et c'est reparti dès demain avec 197 kilomètres et quatre cols pyrénéens en une journée. Objectif; relier Pau à Bagnères de Luchon. Vous me direz : que vient faire le Tour de France sous la plume d'ARySQUE ? Rien. Je suis dans le train en direction de la Vendée ou je m'en vais livrer une sculpture.Je me dis qu'il ne me reste que quelques jours pour tout boucler avant les cimes, que je ne sais pas bien comment faire et que bref, je me sens quelques affinités avec les cyclistes à bout de souffle : moi aussi, j'ai la tête dans le guidon. Mais j'avoue, ça fait moins mal que des kilomètres de pédalage. Alors, bon courage aux coureurs et doucement sur le dopage : nulle course ne vaut de crever à 30 ans comme un vieillard.

Il y a 70 ans : la rafle

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  ©Aql Ils sont arrivés au petit matin avec fracas, avant le lever du jour qui pourtant se levait tôt en ce 16 juillet 1942 : 9000 policiers et gendarmes français qui ont sillonné Paris pendant deux jours, raflant 13152 juifs étrangers réfugiés en France. Hommes, femmes, enfants, vieillards. 8160 d'entre eux furent enfermés au Velodrome d'Hiver où ils furent retenus dans des conditions inhumaines, entassés sur les gradins, avec un seul point d'eau et sans nourriture, pendant 4 jours. Les autres gagnèrent directement Drancy. Tous ou presque partirent pour un voyage sans retour : Auschwitz. Au total, plus de 42 000 juifs ont été expédié de France jusqu'à Auschwitz. 811 sont rentrés. Un quart fut arrêté en cette sinistre rafle du Vel' d'Hiv' ; 25 adultes rentrèrent accompagnés de quelques enfants. En face de mon atelier, un large bâtiment de briques accueillait à l'époque plusieurs logements sociaux financés par la Fondation

Je veux du soleil !

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Aujourd'hui, c'est dimanche et je ne rêve que d'une chose : un ciel sans nuage !

La marche au pas en Russie

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  Ne comptez pas sur moi pour vous parler du défilé du 14 juillet. Les avions n'arrêtent pas de passer au-dessus de l'atelier et franchement, "la musique qui marche au pas, cela ne me regarde pas"… J'aurais pu continuer la chanson* et vous dire que "je ne veux pourtant de tord à personne", mais ce ne serait pas très honnête. Parce qu'il en est à qui j'en veux : ce sont les adeptes des peuples qui marchent au pas ; à commencer par l'un des plus toxiques en ces temps troublés : Vladimir Poutine.  En effet, non content de permettre la perpétuation du massacre syrien et plus globalement de soutenir les pratiques dictatoriales par principe, le nouveau tsar russe, élu par l'opération du plein trucage, n'en délaisse pas pour autant la scène nationale. En témoignent la dernière série de lois répressives votées par la Douma.  Ainsi, depuis le 9 juin, manifester en Russie sans autorisation coûtera de 7200 euros pour les parti

Le retour de la Semaine ARySQUE

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Le numéro 15 est en ligne, avec plein d'inédits. Pour le feuilleter, cliquez sur l'image.  Et diffusez sans modération. Bon feuilletage.

Les hommes libres du Mont Maudit

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©Aql in SEYRAQ Ils se sont levés tôt ce matin, à l'heure où d'autres se couchent et même encore plus tôt. Le vent promettait de rendre l'ascension du Mont Maudit un peu plus délicate. Ils s'étaient peut-être frappé les bras pour se réchauffer en chaussant les crampons après un vague café, un vague thé, une vague nourriture énergisante.  Puis ils sont partis, comme on part toujours dans ces cas-là : un brin endormis certes, mais titillés par cette petite pointe d'adrénaline qui rend la montagne si excitante… Ils sont partis comme il faut, à l'heure où il faut. Pas forcément trop tard, ni trop tôt.  L'avalanche, elle, fut matinale. Aux alentours de 5 heures du matin, elle a balayé le couloir dans lequel s'étaient engagées quelques cordées. 15 alpinistes ont été emportés. 9 sont morts. 4 sont portés disparus. Les secours ont du arrêter leurs recherches jusqu'à demain. C'est le plus grave accident de montagne à Chamonix depuis 10 ans. 

Encore un jour de deuil dans l'industrie

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Combien étaient-ils, en ce milieu des années 1970, arrivés de loin, via Gibraltar, le bras tamponné et tout juste vêtus, venus tout exprès pour travailler ici, en cette usine chevronnée sise à Aulnay-sous-bois ? Combien étaient-ils, recrutés en Tunisie ou au Maroc, par des médecins mandatés par Citroën pour trouver une main-d'œuvre peu chère et robuste, âgée de 18 à 25 ans ? A Aulnay, ils firent les trois huit sans même avoir le droit de se parler tant la cadence était infernale. Là, des contremaîtres - d'anciens colons parlant arabe - retrouvaient en cette occasion la puissance perdue avec la décolonisation. Les"Bougnoules" encaissaient…*  La France, elle, était fière de ce fleuron de son industrie. A Aulnay-sous-bois, on construisait "La Rose des Vents", cette cité dite des 3000 parce qu'elle compte 3000 logements sociaux. On voulait alors rapprocher les habitats des usines et l'on fermait les derniers bidonvilles.  Le ghetto était à p

Tombouctou : les œuvres en hors-d'œuvre

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  En pays touareg, la femme touareg ne porte pas le voile. Elle marche tête nue, laissant à son homme ce privilège qui donne à la peau un hâle indigo. En pays touareg, la femme touareg se marie une maison sur la dot : l'époux qui l'abandonne perd le logis avec.  Le pays touareg est terre de transhumance, "Azawad" en tamasheq, la langue locale : une terre de désert balisée de quelques puits précieux.  Au XIe siècle, la jeune Bouctou gardait un de ceux-là. La ville prospéra. On l'appela Tim-Bouctou, "le puits de Bouctou". On y érigea deux mosquées au XIV et XVe siècle. Rapidement, une femme décide de transformer la medersa de la nouvelle mosquée en une université islamique. Celle-ci gagnera rapidement une renommée internationale et accueillera jusqu'à 25 000 étudiants. Des splendeurs que l'imagination de l'homme a bâti au nom d'un rêve : Dieu ! Tombouctou ," Perle du désert", l'un des plus beaux fruits de la

Cœur sans frontière

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Demain matin à l'aube, les voyageurs en provenance de Dakar et à destination de Paris verront le soleil se lever au-dessus d'une mer de nuages. Demain matin, juste après le lever du soleil, un petit garçon atterrira dans un aéroport parisien. Il aura vu sans doute ce spectacle-là et j'espère que cette beauté lui aura réchauffé l'âme sans fatiguer son cœur malade. Parce que demain matin à l'aube, arrive à Paris, un hôte de marque : un garçonnet de 9 ans au souffle court mais plein de vie, qui rêve, comme tous les gosses, de courir derrière un ballon et de grimper aux arbres. Ici, des équipes de soignants mettront tout en œuvre pour réparer son cœur. Ici, des Dignes l'accueilleront comme un membre de la famille, lui apporteront soins préopératoires et postopératoires, affection et pédagogie : un cocon familial de substitution. Là-bas, ses parents guetteront le retour de l'enfant au souffle apaisé. Depuis 1996, l'association Mécénat cardiaque a p

A la porte de la conférence

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Elle grogne pour elle-même dans une langue slave ébréchée, chignon gris en bataille, des rides profondes qui marquent même des sourires perdus. On lui donnerait 100 ans et presqu'autant d'errance. Chaque jour aux alentours de 18 heures, elle pose sa canne sur le bord de la poubelle verte et plonge sa main tordue dans les sacs déchirés. Elle fouille, scrute et brandit parfois, ravie, un cul de salade. Dans mon quartier bobo, il est une heure de première importance. Cela se passe un peu avant l'apéritif ou pendant, juste après que les gardiennes ou les sociétés de services mandatées à cet effet aient sorti les poubelles des immeubles. Il reste alors une soixantaine de minutes — parfois un peu plus, parfois moins — avant que passent les hommes en vert dans leur camion avaleur de détritus. Ils viendront faire l'ultime ramassage.  Avant eux, plusieurs poubelles d'ordures ménagères auront été soigneusement inspectées, écrémées, par des familles ou des homm

Expo - J-1

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Egalité, Technique mixte sur et sous toile, 150 x 100 cm. ©ARySQUE, 2012 Lundi, je reprendrai le fil de l'info. Mais avant cela - demain à partir de 18h -  je vous reçois en mon atelier (Paris 11) : des dessins, des sculptures, des peintures, des textes… et des gens qui se parlent en vrai. Vivement demain ! (infos dans le numéro spécial d'ARySQUE)  Il se peut que quelques voisins fâcheux ferment la porte de l'immeuble. Si vous n'avez pas le code, contactez-moi.