10 mai - double attentat à Damas
Depuis plusieurs semaines, l'information sur la Syrie, toujours présente, avait pris place dans la catégorie entrefilets : chaque jour, on indiquait le nombre de morts. Parce que c'était la campagne, certes, mais pas seulement.
Pour tout dire, il n'y avait rien de vraiment neuf à dire sur la Syrie. Rien, sinon ce sinistre comptage du nombre de victimes à ajouter, agrémenté souvent de rapides descriptions des mises à mort.
Que dire de plus ? Rien ne change : on meurt quotidiennement par dizaines, les observateurs ne sont pas empêchés de constater que c'est le plus total bourbier et Bachar el Assad persiste à signer l'horreur de son nom de roi sanguinaire.
Cette semaine pourtant, la situation s'est encore fortement dégradée et la Syrie fait à nouveau la Une : hier, une explosion retentissait sur le passage d'un convoi d'observateurs de l'ONU et ce matin, un double attentat a fait au moins quarante morts à Damas. Un attentat " terroriste", affirme la télévision nationale qui cherche à faire passer l'idée que les révolutionnaires sont des terroristes infiltrés de Djihadistes. Un coup monté par le régime, affirme de son côté le Conseil National Syrien (CNS). Allez savoir.
A l'ONU en tous cas, on commence sérieusement à s'interroger sur la pertinence du maintien de la mission d'observation dans un contexte qui ressemble de plus en plus à celui d'une guerre civile.
La perspective d'une intervention commence même à se dessiner ça et là, avec force prudence toutefois: la zone est pour le moins “touchy” et Bachar el Assad bénéficie d'un soutien de poids - celui de son très semblable Vladimir Poutine qui a rasé Grozny comme Assad l'a fait à Homs -.
Autant dire que les arguments ne manquent pas pour retenir les armées onusiennes dans leurs casernes, d'autant que les pays occidentaux redoutent un enlisement à la libyenne qu'ils n'ont plus les moyens de financer. Retrait donc… jusqu'à ce que les limites du supportable soient dépassées.
François Hollande, dont l'élection a été rapidement saluée par le CNS, a évoqué la possibilité d'envoyer des troupes, si l'ONU décidait d'une intervention.
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