Une guerre chasse l'autre


Samedi matin, nous nous levions, un peu héberlues par la neige qui tenait un peu partout dans les rues de Paris. Voitures absentes et bruits feutrés : la vrombissante capitale et son tohubohu s'était tu et ce silence était bon.

À des centaines de kilomètres, de biens terribles fracas : la prise d'In Amenas prenait fin mais le bilan devenait plus lourd avec la découverte d'une grosse vingtaine de corps. L'armée malienne venait de reprendre Kona dont l'occupation par les djihâdistes avait entraîné la France dans le conflit mais a Diabali, on luttait maison contre maison, les civils en otage. Signe d'un changement d'envergure, Les renforts africains commençaient à confluer vers Bamako pour marcher vers le nord et le matériel venu des pays occidentaux arrivait par gros porteurs. 

C'est alors que les hurlements venus de Syrie ont à nouveau émergé dans le tumulte médiatique, entre neige et contre offensive alliée.
Il y eut d'abord la mort d'un journaliste franco-belge, puis celle d'un second. Il y avait aussi, du côté de l'ONU, le coup de colère de Navi Pillay, haute commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, venue tancer le Conseil de sécurité pour appuyer la demande de saisine de la CPI par 58 pays. Et puis le Monde est venu placer les démocraties au pied du mur : le gouvernement syrien aurait utilisé des armes chimiques fin décembre à Homs. C'était la ligne rouge que Bachar el Assad ne devait pas franchir sous peine de rencontrer quelques poids lourds sur sa route, dont les États-Unis.
Mais l'information du Monde n'a pas et confirmée et du côté de la diplomatie, on a l'air de vouloir temporiser. Un front ça va, deux fronts bonjour les dégâts.

Alors quand se réuniront à Paris le 28 janvier prochain, les représentants de l'opposition syrienne, que pourra-t'on s'y dire ? Sans doute qu'on ne peut pas grand chose, que c'est bien triste que le nombre de morts et de crimes de guerre soit exponentiel. Que c'est épouvantable mais qu'il a falloir prendre la mort en patience parce que vous savez, les Russes et les Chinois...

Entre la solitude des soldats africains et français au Mali qui sonne le glas de l'Europe de la Défense et l'inertie du Conseil de sécurité en Syrie, on a peine à croire encore dans la diplomatie des démocraties et l'on se demande ce qu'il restera comme espoir, une fois leur silence consommé.


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