Mille sabords et bachibouzouk !




Cela fait un moment que je ne suis pas venue chroniquer ici. Qu’aurais-je bien pu dire que je n’avais déjà dit ? La lassitude gagne, l’écœurement aussi. Rien ne change, ni ici, ni ailleurs et je commence à me fatiguer de répéter les mêmes regrets, les mêmes colères, les mêmes hontes…

Mais cette semaine, ma colère est montée d’un cran, chaque jour depuis lundi. 


On nous dit que les casseurs sont des voyous issus de l’immigration et que si tout a pété lundi au Trocadéro, c’est que l’Etat se montre incompétent. Je ne m’étendrais pas sur cette incompétence, cette apparente insuffisance de gouvernance, de courage, de vision, d’imagination… de tout. Mais j’enrage de voir étalées des causes immédiates qui ne sont que prétextes à des attaques politiciennes de bas niveau et je fulmine plus encore devant ces soi-disant causes profondes brandies par Marine Le Pen : une mauvaise gestion de l’immigration, la dame ne craint pas l'amalgame. Cela s'appelle de la récupération et c'est une violence faite à l'esprit critique.

J’enrage surtout parce qu’on oublie le mal que nous faisons aux jeunes qui vivent dans ce pays, quelle que soit leur nationalité. On oublie comme on les gave de merdes culturelles (les empêchant du même coup de disposer des moyens de comprendre et de formuler), de mensonges éhontés, d’injustices flagrantes. 

Voyez ces gamins emmerdés pour une barrette de shit et leurs idoles footeuses qui violent, prônent l’exil fiscal, refusent de se montrer à leur public… j’en passe et des peut-être pires… et que l’on paie pourtant par centaines de milliers d’euros pour rapporter presque zéro trophée. A ceux-là, on dira peu : ils représentent des enjeux financiers colossaux.
Voyez aussi ces gamines sur maquillées, aux seins pigeonnés et à la cervelle de moineau dont on admire la plastique autant que la bêtise : elles sont tellement “bonnes” ces idiotes à beau cul et tellement moins chiantes qu’une bimbo qui réfléchit ! "nan, mais allô quoi !"

Voyez enfin, bien sûr, l’ennui des cités, la misère et l’envie, les classes surchargées, les profs épuisés, les flics sous tension parce que trop de manifs, trop de dédain, trop de tout. Et voyez les foules qui grossissent aux restos du cœur, les matelas qui recouvrent presque entièrement les bordures des quais de certaines stations de métro (prenez le métro à Saint Ambroise, à 8h du matin, pour voir).

Considérez surtout, cette violence dans les mots des leaders d’opinion, ces insultes proférées en pleine Assemblée lors des débats sur le mariage pour tous. Et cette bêtise banale et abjecte qui fait dire à Christine Boutin, à propos de la mastectomie d’Angelina Jolie, « pour ressembler à un homme ». Pauvre coincée, trop contente de voir la belle abîmée, le sex appeal mutilé. Quelle garce !

Diable ! Je crois que je vais tomber dans la catégorie des « vieux cons ». Mais vrai ! je regrette Apostrophe, les Dossiers de l’écran. Je regrette Chapi chapo et les Mystères de l’ouest. Je cherche une Sagan, une Simone de Beauvoir, une Yourcenar, une Annah Arendt… et je ne peux qu’admirer le courage de la belle aux ex-seins comme des obus qui canardait à tout va dans Mr et Ms Smith et court de par le monde pour aider des gosses.
Celle-là est belle et plutôt belle âme. On s’en contentera en ces temps où l’intelligence vaut bien moins que la performance.
Mais, oh!, les gosses, réveillez-vous : « Paris sous les bombes », c’est de l’art ! Pas des voitures qui brûlent ou des vitrines brisées.

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