"Laisse parler tes doigts intérieurs"



"Laisse parler tes doigts intérieurs."
S'il est des phrases qui sont comme des guides, celle-ci, signée d'Egon Schiele, me tance chaque fois que mes mains me surprennent.

Vendredi soir, 23 heures à peu près, seule à l'heure où d'habitude nous montons nous coucher...séparés quelques jours...
Pas fatiguée, j'ai transformé notre salon en atelier. Je veux dire comment tu me manques...

Je dessine... Je me cherche en femme tournée vers ailleurs, là où je ne suis pas... Te rejoindre ! 
Mais je suis bien ! 
Je n'ai pas envie de ces nuits sans toi, mais je suis bien ! 
Là, mon salon transformé en atelier !

Inévitablement, mes encres en liberté sont venues maculer une tête jetée en arrière, cheveux au vent, libres et vivants. 

...

A la longueur du cou, au rictus que dessinait sa bouche, je notais cependant que je venais de reproduire - peu ou prou - le nu douloureux de Modigliani que j'avais travaillé jadis. 

Nu douloureux... 
Ce n'était PAS comme cela que toi, tu me manquais !

...

Et puis, je remarquais ce sein gauche ébauché d'un trait mince comme un souvenir. 
Le sein gauche exactement, celui qu'on m'amputa, sacrifice pour le crabe... 
Alors, je ne sus plus ni pour qui, ni pour quoi j'avais écrit "tu me manques."

...

Laisse parler tes doigts intérieurs...

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