Dans la lumière des trous noirs

Détail de la toile L'Espace-temps. Infra : photo d'un détail d'une vitrine d'A. Kiefer présentée lors de l'exposition de 2016 au centre Pompidou.



"Celui qui ne peut plus éprouver étonnement ni surprise
est pour ainsi dire mort : ses yeux sont éteints. "
A. Einstein


Je n'attendais que cela : une bonne nouvelle à mettre sous mes pinceaux, un truc qui me transporte avec assez de passion pour que je décolle enfin !
Mais vieillir, c'est un peu revenir de loin… (Justement là ? Dans cet espace-temps? Avec le temps, le temps devient palpable.)


Bref, je ne sais pas si les temps stagnaient ou si les minutes s'allongaient, mais depuis quelques temps, à force de constater les sempiternelles répétitions du pire, chaque jour à la radio alors que je gardais une oreille dans la mémoire, je désespèrais des hommes. Ils étaient dépassés par leurs propres moyens, englués dans leurs rancœurs et leurs vaines ambitions, apprentis-sorciers autant que majestés des mouches.

Et puis voilà : un matin, la nouvelle est tombée et j'en bondissais du lit :  des types avaient capté les ondes gravitationnelles, confirmant par l'expérience, ce qu'un esprit génial — celui d'Albert Einstein, scientifique doué de poésie, bref, un surhomme — avait découvert un siècle auparavant .
Fichtre ! Moi qui désespérais des hommes, je me suis sentie excitée comme une gosse, comme le chercheur qui racontait qu'il n'avait pas dormi de la nuit en apprenant que des confrères avaient réussi cela ! Nom de Zeus ! Quelle merveille que l'esprit humain, quelle merveille que la vie !!

Hasard savoureux.
En privé, j'ai beaucoup parlé de Spinoza ces derniers temps. Peut-être parce que, quand on désespère des hommes, on se met à chercher dieu et que la seule réponse qui me satisfasse à la question de dieu est celle de Spinoza. 
Et voilà que résonnaient ces autres mots d'Einstein  : "je crois au dieu de Spinoza qui se révèle dans l'ordre harmonieux de ce qui existe, et non en un dieu qui se préoccupe du sort et des actions des êtres humains." 

Alors allez savoir pourquoi, en même temps qu'à l'immensissime Albert Einstein, j'ai voulu rendre hommage au peintre Anselm Kiefer qui ne cesse de me musarder. Je les crois tous deux très voisins : éblouis de mystère.


 L'Espace-temps, Technique mixte sur et sous toile, 110 x 80 cm.

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