In Coste-Belle we trust




En janvier dernier, lorsque j'eus terminé les 199 dessins de mes Zap Zap Actus, je me trouvais fort dépourvue.
Certes, j'avais à faire, prise que j'étais par mes engagements associatifs (et graphiques) et par quelques commandes (graphiques aussi). Les Fleurs d'exils m'ont également mangé une bonne partie de mon temps ainsi que quelques autres projets participatifs.
Mais me manquait ce petit aiguillon, ce petit truc qui me fait décoller, me fait sortir de mes gonds en mode jubilatoire : une histoire rien qu'à moi, dans mes petits mondes émerveillés (spéciale dédicace à Donietta et à Polska). 

Comme toujours c'est au jardin de Coste-Belle que m'attendaient les muses, dans ce jardin où sont nées toutes mes plus longues séries, de Seyraq aux Zap Zap actus, en passant par les Errances de mes éphémérales amants et des livres Prescriptum, inspirés par un arbre aux allures de scribe. Déjà, avec ces deux-là, je racontais une histoire autour de totems dérisoires plantés dans la terre fraîche de Coste-Belle - sis au Pays des Ecrins dans les Hautes-Alpes -.


La semaine dernière à Coste-Belle, il faisait comme partout un temps de printemps. 
L'ambiance était propice au déploiement des muses. Le sol était encore couvert d'un blanc que le soleil faisait éclater en millions de micro cristaux de lumière. Les mésanges charbonnières s'en donnaient à cœur-joie juste après que le merle se soit tu, et les lézards cavalaient sur les murs de pierres sèches.

Le son et la température étaient réglés sur le printemps, mes yeux regardaient l'hiver fondre et j'avais hâte de fleurs.

 
Février 2019. de g. à d. : Deux des Matinaux (1 guitariste et un chasseur), les amants de Coste-Belle


Alors je me suis penchée sur les nouveaux totems que j'avais plantés en 2017 en hommage à René Char et qui traversaient leur deuxième hiver. Il y avait là trois groupes : un sujet isolé - Hypnos - un trio composé d'un chasseur et de deux guitaristes - les Matinaux - un couple d'amants. Tous portaient sur leur flanc, une citation du poète. 
Forcément, avec cet air doux, je me suis souvenue de leur dernier printemps et de leur été flamboyant. 

  

Juin 2018. de g. à d. : Hypnos, deux des Matinaux, les amants de Coste-Belle


Je me suis attachée aux amants. 
En trois dessins, je leur dessinais une année climatique d'altitude : hiver, transition, floraison. 
 


Puis en quatre autres plus petits, je détaillais leur hiver. 






Sous le soleil de Coste-Belle, dans cet avant-goût de printemps, une fois encore, "le Temps se fit aimant".
Bonne fin d'hiver à tous.


Commentaires

  1. Moi je regarde fondre tes petits mondes émerveillés et je m'y perds avec délice car ils ouvrent sur toutes les directions, mais jamais je n'y vois dispersion, car toutes les formes s'aimantent les unes vers les autres. J'ai beaucoup aimé ce printemps qui pointe son nez dans l'hiver transparent. En plus, cela me permets de te saluer, Anne. Jean-Claude Vian

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    1. Bonjour Jean-Claude. Ravie de te lire et de te saluer en retour. À bientôt.

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