Le calendrier d'ARySQUE 2026 est paru
Comme chaque année, j'ai créé mon calendrier en reprenant les principaux travaux réalisés dans l'année qui s'achève : des oiseaux et ce que j'ai coutume d'appeler mes patchdraws, des dessins pleins de lignes et de points, de cercles.
Mais, en ces temps troublés, il m’était impossible de ne pas avoir une parole engagée et il m’a semblé que de rappeler la beauté, que d’en garder la trace, était une façon de faire devoir de mémoire, de rendre hommage à ce que nous faisons de mieux : le beau.
J’ai donc fait voyager dans les pays en guerre les oiseaux que j’ai dessinés en 2025 : à Gaza, bien sûr, où tant de précieux témoignages de l’Histoire sont à terre. En Ukraine aussi où, s’ils sont encore en partie debout, beaucoup de quartiers historiques entiers sont pilonnés. J’ai voulu évoquer aussi ces conflits dont on parle moins dans nos contrées encore protégées (pour combien de temps ?) : la guerre civile au Soudan où les vestiges de l’empire Koush sont menacés de pillage ; l’interminable conflit au nord de l’Éthiopie où il n’est guère prioritaire de protéger les églises enterrées de Lalibela ou la ville de Gondar ; au Liban et au Yémen, où les sites antiques sont frolés par les bombardements ; au Myanmar où les insurections se sont intensifiées depuis le Coup d’État de 2021 et où toutes les communautés religieuses sont régulièrement ciblées par la Junte militaire. Sans doute, hélas, en ai-je oubliés.
Dans ces pages de mon calendrier 2026, j’ai laissé debout les sites classés par l’Unesco comme menacés ou détruits. Je les ai laissés debout comme si ces guerres n’avaient pas lieu. Mes oiseaux les survolent, protecteurs. Mes doigts dessinant en gardent la mémoire. Permettez-moi d’espérer : si seulement, en 2026, nous mettions autant d’énergie à protéger les oiseaux qu’à fabriquer des drones meutriers !




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