Transition de brindilles

J'ai abandonné sous la lune un rosier cervidé inquiet de solitude et je m'en veux un peu… Mais il est mieux là-bas, loin des mensonges et des tumultes, bien plus heureux dans sa campagne qu'au spectacle de LA campagne. Je crois que je l'envie. Mais il fallait rentrer. Quand je suis retournée dans mon atelier après un mois d'absence, Yu Man lisait. Bien sûr. Il continua à mon retour, sans ciller et sans tourner une seule page. Bien sûr. Yu Man est un fake. Bien sûr. Mais j'ai besoin de lui. Il est cette part de moi-même, la plus langagière et la plus humaine, la plus aimante ; celle que je crains menacée. Il est mon âme bienveillante et tolérante que ce monde voudrait décourager. Oh comme il est difficile, ces temps-ci, de résister au repli ! (Déjà, le cœur de pétales de Yu, doré hier, a bruni jusqu'à frôler le noir.) Alors pour reprendre le fil après un mois d'absence, pour retrouver l'esprit qui m'animait alors — quand je posais...